Du courage

3 juin 2012 19 h 10 min

J’ai revu ce film que j’avais vu au cinéma … et la culpabilité est revenue, comme au premier jour.

Ce jour-là, ta maman était à côté de moi dans cette salle obscure … Sur le coup, j’ai regretté de l’avoir emmenée voir ce film, je me sentais terriblement coupable. Coupable car le moment n’était peut-être pas encore le plus opportun. Coupable car les faits étaient encore dans toutes nos mémoires. Coupable, coupable et encore coupable !

Ce film, c’était « La guerre est déclarée ». Tu es trop jeune pour savoir de quoi il s’agit mais c’est l’histoire d’un petit garçon, Adam, de ses parents, Juliette et Roméo, touchés de plein fouet par le drame de la maladie. Je me suis sentie coupable, j’avais honte. Comment aurait-elle pu vivre autrement ce film que comme elle l’a vécue? A quoi pouvais-je m’attendre ? J’aurais dû anticiper ses pleurs, j’aurais dû songer à sa souffrance, on aurait dû renoncer, rebrousser chemin, partir en courant et ne pas voir ce film …
Avec des si, on referait le monde, hein?!

Avec le recul, elle me dit que ce fut un exutoire. J’aimerais la croire mais je ne peux m’empêcher de douter … et même si aujourd’hui, tu es guéri, et bien je n’oublie pas. Je n’arrive pas à oublier, personne ne pourra, je crois. Pas elle, pas lui, pas eux, pas nous … Peut-être toi, peut-être que tu n’auras aucun souvenir de tout ça, je te le souhaite. Moi, je me souviendrai toujours de ces jours où je me rongeais les sangs, où je me rongeais les ongles plutôt (soyons honnêtes) ; je me souviendrai toujours de ces moments d’inquiétude, de doutes, de désespoir. Je me souviens de la mobilisation de chacun, du courage de tous, je me souviens de leur peine. Je n’oublierai jamais ton regard de petit garçon, qui à peine âgé de 8 mois, a déjà tant vécu.

Le sang qui coule dans tes veines n’est pas le mien … Malgré ça, je ne fais pas de différence entre toi et moi. Pour moi, nous appartenons à la même famille, celle du coeur.

Aujourd’hui tu vas mieux, tu es guéri. Et demain, c’est la fête de toutes les mamans. J’ai une pensée toute particulière pour celle qui est la tienne. Une maman courageuse, aimante, attentionnée, qui a mis sa vie entre parenthèses pour ne penser qu’à la tienne, qu’à ta survie. Tu as de la chance d’avoir une maman pareille, petit bonhomme.

Bonne fête à ta maman !

Vous en parlez

  • C’est un texte tres touchant. C’est vrai qu’il n’y a qu’une maman pour avoir tant de courage, pour pouvoir renoncer a sa vie pour sauver son enfant.
    Bonne fete a cette maman speciale!

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