Guenilles de pensées

Ecrire se complique pour moi : mes mains se crispent, mon écriture déraille jusqu’à être une sombre courbe discontinue illisible, les crampes entravent mes articulations, mon stylo tourne, bref, cela devient un vrai calvaire. Et si cela concerne le côté physique, du côté psychologique, ce n’est guère mieux ! Je ne parviens plus à laisser une image animer une histoire, les mots se bloquent, se cherchent sans jamais parvenir à se trouver. C’est simple, si je n’écris pas par morcellement, ou sur le coup d’un besoin auquel le temps me permet de répondre dans la seconde : point d’écriture, ou des billets décousus jusqu’à n’être que guenilles de pensée…

Quant à la lecture ?

N’en parlons pas. Lire plusieurs pages à la suite me demande une concentration immense, tant, que je finis par sombrer rapidement dans les bras de Morphée. Je ne suis pas encore parvenue à dépasser la page 10 d’un livre. Et cela va bien au-delà de l’écriture de l’auteur ou de l’histoire en elle-même : il y semble se dresser une barrière invisible et infranchissable entre la littérature et moi. Je crois qu’elle s’appelle le temps, ou qu’elle doit être liée à la liberté de l’esprit.
Cela m’attriste tant !

La faute à qui tout ce bazar mental ?

Je ne vois qu’un coupable possible : mes heures passées à tenter de retenir mes notes prises sur des dizaines de fiches bristol : des listes de mots masculins ou féminins, mes conjonctions de subordination, les nature des propositions, les mots de vocabulaire, les règles d’orthographe. A force d’entrer de nouvelles données dans les circuits, mes neurones chauffent, et n’ont pas le temps de trier et ranger correctement les nouveaux arrivants. Ils s’entassent jusqu’à inhiber totalement mon goût pour l’écriture et la lecture.
J’ai dû établi des priorités et c’est ce qui s’est passé : les révisions passent avant tout le reste.

Vous rendez-vous compte que je tweete (@Fleurdementhe) ma lecture du vendredi à VendrediLecture en notant mon thème de révisions du jour ? Je ne l’ai fait qu’une fois certes, mais chaque vendredi, j’ai très envie de recommencer, histoire de garder un lien avec le monde de la littérature… Au final, mon unique participation de ce type n’est même pas apparue au tableau des lecteurs… Monde cruel…