L’étiquette de l’écrivain

17 mars 2014 7 h 49 min
src/ weheartit.com

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Inaccessibles, hautains, prétentieux, égocentriques, nombrilistes, voilà comment peuvent être qualifiés les gens qui disent « écrire ». Une communauté secrète réservée aux seuls êtres qui se croient dotés d’un pouvoir supérieur ; celui de faire vivre quelque chose en laissant aller l’encre sur le papier. Comme un pouvoir magique auquel peu de personnes auraient accès, les écrivains anonymes et inconnus s’auto-congratuleraient de leurs histoires avec des voix haut perchées. Ils regarderaient de haut les amoureux de la plume quotidienne et réelle, ces passionnés d’écriture de tous les jours sur les sujets qui touchent le plus grand nombre, des chroniqueurs aux journalistes

Face à face, une chroniqueuse talentueuse laissait aller sa verve contre les écrivains et en silence j’encaissais ce que je prenais pour une attaque en règle, quasi personnelle.
Au début.
Car à l’écouter, j’ai commencé à entrevoir son point de vue, à décoder les contours du cliché qui nous est collé sur le front. En dehors de ce site, j’appartiens également à un atelier d’écriture menacé de fermeture à tout moment par les instances supérieures. Jugé élitiste et haut lieu de la masturbation intellectuelle, l’atelier est en perte de vitesse et s’éteindra d’ici peu. Grâce à elle, je comprenais pourquoi peu de personnes osaient passer la porte de l’atelier. Je voyais à quoi était ramené le simple fait d’avoir une imagination débordante, d’aimer mettre des mots dessus, et d’oser dire « Oui, j’écris ».

Le cliché est assez amer. Mais comment ne pas comprendre ces autres amoureux des mots qui ne se retrouvent pas dans les auteurs en herbe, et partagent pourtant le plaisir d’écrire…

Victimes de l’étiquette facilement accolée, je reste convaincue que les généralités sont des nuisibles. Mais n’est-ce pas aussi une caractéristique purement humaine ? On a tous au moins une étiquette à mettre sur le front de quelqu’un.  Le monde est fait de stéréotypes et on est tous mis dans des cases par les autres alors même que l’on croit être le seul maître de nos choix et de nos passions.

Frustrant…

écrivain (n.m.) : personne qui compose des ouvrages littéraires
Ouvrage (n.m.) : travail, tâche.
source Larousse

 

Vous en parlez

  • Je me suis battue, et je lutte encore contre cette idée de devoir sagement entrer dans des cases !!! Comme si l’être humain se résumait à quelques étiquettes qu’on collerait sur un pot de confiture pour connaître son parfum… Navrant… Merci pour cet article qui me parle… Bises

  • Les généralités, c’est un mot qui ne me convient pas. Je n’apprécie pas l’idée des cases car soit on y entre, en abandonnant forcément une part de soi, soit on choisit de ne pas se laisser prendre et on vit en marge de la sociéte, voie qu’il n’est pas aisé de poursuivre.
    Les écrivains n’échappent malheureusement pas à ce besoin qu’ont certains de catégoriser. Nous avons tous une façon d’écrire, ni bonne, ni mauvaise. Nous pouvons certes améliorer notre style, notre vocabulaire, nous pouvons vouloir devenir meilleur mais ce qui fait la beauté de l’art c’est bien l’authenticité avec laquelle chacun s’exprime.
    Un billet très intéressant et juste, qui pousse à réfléchir.

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