Pourquoi est-il si difficile d’écrire sur le bonheur ?

12 février 2014 8 h 47 min

J’aime beaucoup les livres. Tout comme vous qui parcourez ces lignes, j’ai une passion pour les mots, pour les histoires qui nous font voyager, qui nous offrent la chance de côtoyer d’autres vies que la nôtre.

Toutefois, bien souvent je constate que chacune de ces histoires qui me transportent trouvent leur origine dans des tragédies, des drames dont la vie, seule, semble avoir le secret.

Alors je me demande, au cœur d’un monde obnubilé par la conquête du bonheur, pourquoi nous n’arrivons pas à parler des choses heureuses. Pourquoi sommes-nous sans cesse prêts à décortiquer les détails sordides de ces vies que nous imaginons, sans pouvoir offrir à nos personnages le calme d’une existence sans dérapage majeur ?

Je ne dis pas que nous n’essayons pas. Mais très vite, les mots qui se succèdent nous semblent vides, sans intérêt, comme si, seule la douleur, avait le pouvoir de faire exister l’homme. Quand je me prends à écrire des textes empreints de joie et de bonne humeur, j’ai l’impression de faire de l’écriture de bas étage. Alors que plus mes textes sont noirs, plus j’ai le sentiment d’avoir un soupçon de talent.

Nous le savons, le monde est attiré par le sensationnel, ce qui fait mouche. Le monde se délecte du malheur d’autrui et dissèque avec plaisir les méandres des fautes de chacun. Pendant longtemps j’ai pensé que la souffrance me permettait d’être. Comme il y a quand même beaucoup de nous dans nos écrits, je détiens peut-être là une des clés de l’énigme. Mais tous les hommes seraient-ils assez fous pour considérer le mal comme un moyen d’affirmation de soi ?

J’aimerais avoir votre avis sur la question. J’aimerais savoir ce que vous en pensez. Et si vous arrivez à parler du bonheur, sans tomber dans l’édulcoré, je souhaiterais que vous puissiez m’offrir quelques pistes de réflexion, pour que je m’atèle à la tâche, sans plus tarder.

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Vous en parlez

  • Ola, je suis comme toi. Je sais écrire des billets drôles car j’aime blaguer, mais mes billets préféré sont ceux ou comme tu le dis, sont tirés de nos plus sombres malheurs. Je pense qu’il est plus simple de poser les bons mots sur nos malheurs et en même temps cela permet je pense de les affronter en les voyant écrits noir sur blanc. Pourtant je ne suis pas quelqu’un tournée vers le passé ou qui n’arrive pas à s’en détacher, mais, en effet j’aime poser des mots sur les difficultés de la vie. Je pense que les drames que l’on subis sont tellement ancrés en nous, ils nous ont tellement fait de mal que l’on y à beaucoup réfléchis pour comprendre le pourquoi du comment, alors que quelque chose qui nous rend heureux ne suscite pas autant d’interrogations, non?
    Je voulais justement faire un article sur le sujet, tu m’a devancé 😉

    • Comme toi, je suis plutôt une fille du présent. Mon passé est là mais je ne suis pas obnubilée par lui.
      Peut-être qu’une fois ces mots sortis sur le papier, une fois le deuil passé, nous pourrons enfin nous laisser aller à parler de choses joyeuses, simples et légères. Ou peut-être qu’écrire c’est au final une façon d’exorciser ses démons. Le mystère reste entier.

  • On peut également faire le même constat avec le cinéma, les fils mes plus touchants sont généralement les plus tristes. Écrire sur des sujets heureux n’est cela dit pas impossible, j’ai en mémoire le livre Dieu Voyage Toujours Incognito de Laurent Gounelle, très léger et très positif 🙂

  • Texte qui mérite réflexion .n es ce pas le but recherché

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