L’armoire des robes oubliées de Riikka Pulkkinen

4 août 2012 14 h 26 min

Par où commencer sur ce livre à part ?

Avec ce roman, Riikka Pulkkinen a été encensée par la critique finlandaise qui voit en elle l’une des romancières les plus prometteuses de sa génération. La traductrice de cette oeuvre scandinave, Claire Saint Germain, semble avoir très bien cerné la sensibilité de la finlandaise.
En utilisant différents personnages du roman pour donner à son histoire plusieurs voix, l’auteur donne à ce livre une dimension tout à fait stupéfiante. Je ne connaissais que très peu ce type d’écriture, que j’avais découvert avec Jenifer Weiner et Katarina Mazetti. Mais contrairement à ces dernières qui utilisent deux voix, Riikka Pulkkinen utilise quatre voix.
La sensibilité de l’écrivain et de la traductrice réussit par un tour de force à mettre autant d’intensité dans les échanges d’une famille à l’approche du décès d’Elsa, la grand-mère, que dans les émois des amours de jeunesse, et ce quelque soit l’époque de narration. On surfe entre les souvenirs et l’évolution des personnages sur plusieurs dizaines d’années grâce à un parallèle très finement écrit entre les années 60 et 2000.
Le personnage découvert au travers d’une robe oubliée dans un placard est Eeva, la nurse de l’enfant qu’était alors Eleonoora, fille d’Elsa et Martii.
Elle ouvre la porte de ces années 60, et sur le rôle qu’elle a joué joué puis oublié dans la vie de cette famille. Ses expériences, bien que narrées à la première personne sont habilement montrées au lecteur au travers du regard de la petite fille Anna. A elles-deux elles jouent la personnalité centrale du livre, celle qui fait le trait d’union entre tous les membres de cette famille, et entre ces deux époques.
J’ai une grande admiration pour l’écrivain. J’avoue qu’en refermant le livre, j’ai ressenti l’envie de connaître le finlandais pour découvrir la délicatesse des mots et des émotions à leur état brut.
J’ai d’autant plus reporté mon admiration sur la traductrice qui réussit brillamment à nous faire hausser les sourcils d’étonnement et de plaisir.

Voici un extrait de l‘armoire des robes oubliées qui m’a profondément touchée :
« J’emballe le journal au milieu de mes vêtements. Toute l’année, j’ai laissé s’égoutter l’encre de mon chagrin sur le papier, enregistré sur ses lignes le rire de la fillette, la manière dont l’homme replie son orteil. Ce cahier, je ne le laisse pas ici, j’emporte notre histoire dans les coins de rue poussiéreux, dans les cafés, je verserai sur les pages de la limonade, du thé ou de l’armagnac. et ce ne sera pas grave du tout ! J’emporte notre histoire dans la grande ville où elle se changera en simples tâches d’encre sur les pages d’un livre. Après, d’autres phrases seront écrites, elles deviendront plus vraies peu à peu. « 

Vous en parlez

  • Bel hommage à ce livre que je n’ai sans doute pas su apprécier à sa juste valeur, peut-être ce que j’ai ressenti est un problème de traduction : tout me semblait vraiment surfait dans le choix des mots et la tournure des phrases… mais aussi, bizarrement, à chaque page, j’attendais le faux pas, je crois que je n’ai pas donné sa chance à ce livre, dès la 2ème page tournée…

    • Je reconnais que l’écriture est particulière mais j’ai attribué ça à la sensibilité de l’écrivain finlandais, son style…
      Comme quoi entre le livre et le lecteur c’est une vraie question d’affinités…

  • Je ne connaissais pas du tout cet auteur mais ta critique m’intrigue. J’aime decouvrir d’autres styles d’ecriture et meme si souvent les romans traduits possedent quelque chose d’inacheve, ils ont au moins le merite de nous transporter dans un autre monde que nous n’aurions jamais devine sans eux.

  • je l’ai eu en main, puis reposé, je regrette maintenant ! 🙂

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