Quand « je » ne choisit pas ?

11 décembre 2012 11 h 14 min

 « Mon livre préféré, c’est un Goncourt »

En fait, ce n’est pas vrai, mon livre préféré n est qu’un classique issu du romantisme allemand, mais combien d’entre vous ont tiqué sur ce titre ? Combien se sont dit « et alors ? » en lisant soulevant un sourcil sceptique ?

Quand on dit Goncourt, on pense académisme  Rentrée littéraire, on pense à cette scission souvent évoquée dans les médias entre un intellegentia littéraire et un public de masse; on pense à Pierre Jourde qui dans son livre Une littérature sans estomac(2002), parle des Goncourt comme des livres « qu’on offre mais qu’on ne lit jamais »…

Et pourtant, tout ne tient qu’a un mot. En fin de compte, le seul fait de qualifier un livre par sa courverture son contexte entraîne une connotation. Une connotation forte, parfois impulsive, mais surtout influente puisque cette même connotation va changer votre regard sur un livre.

Je me suis interrogée sur ce phénomène suite a la sortie récente de Fifty shades of Grey – dont je n’ai lu que des extraits dans un article sur Evene – et malgré tout l’effort que l’on souhaite, impossible de respecter une quelconque neutralité comme on le ferait devant un livre inconnue, oublie sur l’étagère d’une bibliothèque  car qu’a-t-on commente en premier dans ce livre ? Son aspect « scandaleusement érotique », le comparant à du Sade, son « succès aux Etats-Unis » mais rarement son écriture  Autant on m’a parlé de Céline pour son « style » , autant il devient plus courant d’entendre parler d’un livre pour son succès et son impact.

La question que je me pose est la suivante : connotation, oui, mais est-elle au moins littéraire ? ou est-elle davantage médiatique ? ou peut-etre est-elle les deux ? Cette réfléxion, je l’ai eu en lisant la critique que Dominique Viart et Bruno Vercier ont faite de ce qu’ils appellent une littérature concertante, celle du buzz qui s’accorderait aux tendances et aux clichés d’une époque. En tant que lectrice donc, je me demande toujours d’où viennent les choix que je fais lorsque je quitte une librairie avec un livre dans mon sac ? Si la neutralité nous échappe, gardons-nous une certaine autonomie dans nos choix ou suivons-nous la tendance ?

Vous en parlez

  • Bien que je me déclare assez réticente aux romans jugés « best-sellers dont tout le monde parle », je sais que je suis quand même obligatoirement influencée par l’avis des autres. Les librairies sont tellement grandes qu’il est rare de piocher un livre au hasard et de repartir avec. Généralement, quand je prend un livre, c’est parce que j’ai entendu parler de l’auteur, ou lu une critique du récit, ou même parce qu’il est rangé dans les coups de coeur du libraire. Pour être totalement neutres, il faudrait que nous n’ayons aucun contact avec qui que ce soit avant de choisir et que toutes les couvertures soient les mêmes….

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