Les déferlantes de Claudie Gallay, la critique de Marie Harmony

14 juillet 2013 20 h 06 min

deferlantes mer

J’ai des images de Nan assise sur son banc et au loin j’entends les vagues se jeter sur le dos des rochers, gifler le phare, gardien immobile des secrets.

Des phrases courtes qui donnent vie à des sentiments intenses. Des phrases qui décrivent des situations simples, perdues ici et là, comme pour permettre au lecteur de souffler, de s’arrêter un instant et de contempler un paysage presque venu d’ailleurs.

La nature a toute sa place. Elle semble même en accord avec les êtres dont les vies se croisent, se perdent et se retrouvent sous ses yeux.

Une histoire de départs, un naufrage en pleine nuit. Naufrage du corps, de l’âme. Des vies attachées au passé, cramponnées à ce qui n’est plus, n’espérant plus non plus.

Je me suis laissée porter par ce roman au style très singulier, par cette écriture très différente, fidèle a chaque personnage, a chaque destin froissé, a chaque envie de comprendre le pourquoi des silences qui deviennent trop lourds a porter avec le temps.

Une femme compte les oiseaux et s’intéresse à une histoire qui ne lui appartient pas, tandis qu’un homme cherche une réponse à un passé qu’il ne digère pas. Autour d’eux, les langues se délient, les rancœurs apparaissent au grand jour, les cœurs s’assèchent ou se libèrent.

L’amour, la haine, le désir, la vengeance,  la peur, la marche saccadée des émotions finit par bousculer les habitudes. L’auteur nous invite à lâcher prise, à avancer les yeux bandes.

Derrière les vagues de la Hague, il existe une once d’espoir que les vents ramènent sur la berge les soirs d’orage.

C’est un livre qu’on aime ou qu’on déteste, il n’y pas de demi-mesure dans cette histoire enivrante qui nous entraine sur les chemins sinueux de vies qui attendent la rédemption.

Vous en parlez

  • Je vais donner un autre ton à la conclusion, je n’ai ni aimé ni détesté ce livre, il m’a laissé indifférente.
    Je l’ai peut-être lu au mauvais moment, je ne sais pas… Mais il m’est vraiment tombé des mains, en gros je me suis ennuyée. Par contre, du même auteur, j’ai beaucoup aimé « Seule Venise », comme quoi.
    Jolie critique en tout cas !

    • Merci Mary pour cet autre titre. J’avoue avoir eu quelques reticences au debut du livre et puis je me suis laissee porter par le style de l’auteur.
      Un livre pour moi c’est comme une histoire d’amour en quelque sorte.

  • Très interessant, ça me rappelle un excellent bouquin que j’ai lu récemment, « Châtelet-Les Halles » d’Alex Gaspard. Un petit chef-d’oeuvre à mon goût. Il brosse un tableau à la fois romanesque et hyper-réaliste de la société parisienne d’aujourd’hui. Les scénarios sont très bien ficelés, avec des références historiques et culturelles fidèles. Un peu philosophique parfois. Chaque histoire est un univers. Une vraie plume. Y’a quelques extraits sur http://gaspardmetskaia.blogspot.com
    Si vous avez d’autres bons bouquins récent à me conseiller, idéalment sur Kindle ou Kobo, je suis preneur 😉 Mathieu

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