« Les Éphémérides » de Stéphanie Hochet

6 juin 2012 19 h 53 min

 

 

Le roman part d’une annonce, communiquée par le gouvernement anglais : la fin du monde est pour le 21 mars. C’est ainsi qu’entre en scène différents personnages, aux histoires diverses, qui ont tous – à leur échelle – leur lot de préoccupations. Le récit se divise en petits épisodes, chancelant entre Londres, Paris, les Highlands, etc. Les Éphémérides est le huitième livre de Stéphanie Hochet, et la qualité s’en ressent, tant au niveau du fond que de la forme.

Ce qui interpelle le lecteur au premier abord, c’est cette écriture, si particulière. À l’image du Horla de Maupassant, ou des Oiseaux de Daphné du Maurier – oeuvres fantastiques au demeurant – le style est inquiétant, sobre, presque sec. Cependant, le ton est assuré avec une telle subtilité, une telle maîtrise, que ce lecteur se retrouve happé, et se retrouve presque comme dans un cocon. Le découpage n’est, quant à lui, à priori pas uniforme – comme si la fin du monde chamboulait tout – mais la plume est si équilibrée que rien ne semble obscur.

Ce découpage est, en effet, très particulier. Le lecteur fait la connaissance de personnages, puis, 20 pages plus loin, en découvre d’autres, dans un lieu différent, avec une histoire diamétralement opposée, mais toujours liée par cette apocalypse. C’est, de fait, ce qui rend le roman uniforme, malgré l’éclectisme narratif. Quelles vont être les diverses réactions des personnages, après cette annonce ? Comment vivre l’annonce d’un cancer, lorsqu’on apprend une telle nouvelle ? (l’un des seuls points faibles étant, encore et toujours, cet apanage de la maladie – ici, pour l’un des personnages – dans la littérature contemporaine)

La fin du monde est le fil conducteur du livre, mais il n’en n’est pas moins intéressant que le thème ne plane pas au-dessus du lecteur pendant 210 pages, ce qui est assez agréable à lire pour le lecteur. De par cette écriture subtilement caustique et habile, Stéphanie Hochet s’empare d’un thème régulièrement traité pour le rendre faussement décalé, pour le plus grand plaisir du lecteur. Un vrai bon moment !

Les Éphémérides, Stéphanie HOCHET, Rivages, mars 2012, 17€

Vous en parlez

Ecrire un mot à Fabien

Vous avez un compte ? Connectez-vous

obligatoire

obligatoire

optionnel