Histoire d’un rêve

26 novembre 2013 7 h 26 min

dream

 

Le rideau me cache la vue. Le monde me chache le jour. Je ne vois rien d’autre. Tantôt ce rideau rouge tantôt cette foule qui se presse dans cet endroit aux couleurs d’un café que je connais bien. Mais je ne me rappelle pas y être déjà enctrée auparavant, pourtant. Derrière le rideau rouge, je me sens plus à l’abri, isolée du bruit, isolée des regards, isolée des bousculades. Je me retourne et découvre qu’il s’agit en fait d’un isoloir. La tablette de réception des bulletins est bizarrement bien trop haute pour moi. Je me sens si petite. Je n’arrive pas à l’atteindre même en levant les mains au ciel. Je réalise que je suis assise sur une de ces marches en plastique que l’on met sur le sol pour monter dans une caravane.  J’entends le brouhaha derrière le rideau lourd et épais, comme étouffé sous un oreiller. Parfois, un courant d’air vient chasser les plis du rideau. J’entrevois alors quelques visages, quelques regards. Soudain ce regard qui me perce, me reconnaît, me découvre. Je me recroqueville pour l’éviter, mais le rideau s’ouvre plus grand, jusqu’à ce que je vois le visage dans son entier. Non, je ne sais pas qui c’est, çà ne peut pas être lui, c’est impossible. Cheveux gris, rides creusées, barbe d’une semaine. Non, çà ne peut pas être lui. Encore un coup de mon imagination qui modifie les lignes des visages pour les adapter et les faire correspondre à un souvenir.
Je ne dois pas me tromper, je ne dois pas m’endormir. Je dois faire un effort sur mon esprit pour rester dans l’insant, le présent, voir la vérité. Je ferme les yeux, et serre les poings comme pour m’ancrer dans la réalité, ne pas me décrocher du fil.
Mais je n’arrive pas à lire trois lignes d’affilé de ce texte. Chaque fois je reprends depuis le début, et il semble que le texte change de sens à chaque fois. Les autres sont pourtant très appliqués sur leur feuille bleue d’examen. Ils écrivent des titres, ils numérotent des paragraphes, et moi ma feuille est toujours desespérement blanche. Je panique, j’angoisse. Pourrais-je vraiment me faire virer si je ne réussissais pas cet examen ? Soudain, je me rends compte qu’un énoncé était inscrit au verso de la page. Il nous indique que les 50 premières minutes de l’épreuve, nous avons carte blanche. S’ensuivront 7 heures d’un autre exercice. Il me semble que des heures sont déjà passées, il fait d’ailleurs déjà nuit dehors. Pourtant la montre du surveillant indique que dix minutes seulement viennent de s’écouler. Il me reste donc du temps pour cette exercice. Mais alors que je pose la mine de mon stylo sur la feuille, il refuse d’écrire. Il a séché depuis le temps que je l’ai ouvert. Mes yeux sont lourds, je n’y arriverai jamais. La feuille se rapproche de mon visage, je ne dois pas dormir, pas dormir, pas dormir. Je décide de sortir pour prendre l’air.

J’ouvre une porte, qui me reste dans les mains, je fais un pas qui me projette dans la stratosphère. Et cette porte si lourde que je ne dois pas lâcher, surtout pas lâcher. Elle me tire vers le bas, elle m’emmène dans des profondeurs abyssales, noires, sombres. C’est flou, j’y vois rien. Je choisis alors de mettre la porte au-dessus de ma tête ce qui stoppe la chute. Me voilà désormais flottante dans l’espace. Ne pas perdre la porte pour ne pas se faire aspirer encore davantage dans les profondeurs. Je la tiens, je la tiens !! Mais il fait si froid. Je suis frigorifiée. Mes lèvres semblent geler. Mes poils se hérissent sur mes jambes.

Ma couette, où est-elle ? Ma couette, elle a disparu… Ma couette a disparu !!!

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