Qu’est-ce qu’une bonne critique littéraire ?

8 septembre 2012 16 h 21 min

Comment définir une bonne critique ?
Est-ce celle qui va déchaîner les passions, enthousiasmer les lecteurs ?
A quel prix ?

Il est normal que les écrivains en mal de reconnaissance, et dont le premier roman est noyé par la masse d’écrits édités chaque jour, cherchent à avoir de bons retours. Avec l’apparition des blogs, et des lectrices qui écrivent leur ressenti sur le dernier livre qu’elles ont lu la donne a changé. Désormais, on se laisse séduire par ces critiques qui se veulent vraies et sincères pour influencer nos prochaines lectures, qu’elles soient positives ou négatives.
Le site le plus influent dans ce domaine reste Amazon, avec son système de votes et d’étoiles permettant de qualifier un livre de bon ou mauvais.

Sur le site Atlantico, on apprend qu’un américain, Todd Rutherford a créé une société qui permet aux écrivains d’avoir une critique élogieuse sur le site, moyennant finances. A 99 dollars la critique fascinante, Todd a attiré de nombreux auteurs qui pour la plupart s’auto-éditaient, et ne trouvaient pas de solution pour sortir de l’anonymat. En poussant le concept jusqu’à vendre de la critique excellente en gros (20 critiques sur le web pour 499$ ou 50 pour 999$), le petit génie américain réussissait à gagner jusqu’à 28000$ par mois. Le succès est immense. Tant et tant, que la petite entreprise GettingBookReviews.com est obligé d’embaucher des rédacteurs payés 15$ par critique.

Mais les demandes devenant trop importantes, Todd ne réussit pas à répondre dans les délais aux demandeurs. Parmi eux, Ashley Lorenzana auteur de Sex, Drugs and Being an Excort. Cette auteur n’accepte pas le manque de réactivité de l’entreprise à sa demande, et ce après avoir payé. La critique tardant à être publiée, elle devient très virulente envers Todd Rutherford sur le net. Sa réputation en prendra un tel coup, qu’Amazon décide de retirer de son site une grande partie de ses critiques, et Google suspend son compte Adword (publicité dans les résultats de recherche Google).
L’entreprise se désintègre, mais l’homme se prépare à revenir dans la littérature d’une façon ou d’une autre.

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livres lunettes

Finalement, cette histoire nous montre à quel point le livre est devenu un objet commercial. Comme la mayonnaise ou la lessive qui rend les vêtements blancs plus blancs que blancs, des systèmes se mettent en place pour appâter le lecteur. Publicité mensongère ? Impossible de le prouver : le livre est de ces objets qui ont une relation propre, intime, unique avec chaque psychisme.

Il n’y aurait donc que les blogueurs sur qui on pourrait compter, même si la plupart d’entre eux reçoivent des lots de presse, et ne payent les livres qu’ils commentent. On ne leur demande pourtant pas de faire une critique expressément et exclusivement positive et enthousiaste.

Cela ne saurait-il tarder ?

Contrairement il ne peut exister de mauvaises critiques littéraires écrites par des amoureux des mots, et des lecteurs respectueux de la littérature. Seuls ceux prenant les livres pour des boîtes de mouchoirs, ce qu’ont malgré tout tendance à faire les maisons d’édition, peuvent peut-être être considérés comme mauvais critiques car influencé par le système.

Ici, les critiques littéraires sont souvent écrites avec le coeur et les tripes, et c’est presque davantage des émotions issues de la relation entre le livre et son âme dont nous parle le lecteur… N’hésitez donc pas à défendre vos coups de coeur et déceptions littéraires ici… ou ailleurs…

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