Concours LME – Lew

16 mai 2012 18 h 11 min

« Elle se réveilla, étourdie de son rêve.
Mais ce n’était pas un rêve. »

Un grondement sourd s’éleva, comme le rugissement d’un dragon, et une rach’t bondit, immense panthère d’argent et de saphir aux griffes semblables à l’acier. Elle sauta pour l’éviter puis se retourna, gravtak en main, la lame d’ivoire pointé sur la bête de la taille d’un bœuf, elle en serrait si fort le manche que les arabesques gravées dans l’argent s’imprimaient dans sa peau et les jointures de ses doigts blanchirent. Le félin ne prit pas peur, retroussa ses lourdes babines, révélant des crocs blancs et pointus, longs de prêt de quatre pouces. Ses griffes labourèrent le sol et elle gronda encore. La jeune femme sourit, se mit en garde dans un bruissement de cuir puis elle croisa le regard de la bête, et elle y trouva, avec stupeur, non pas de la colère mais intense tristesse. Elle en fut peinée puis elle se reprit, secouant la tête pour en extraire ces pensées et bondit à son tour avec la souplesse dont les chats faisaient preuve durant leurs heures de chasse nocturne. Elle visa la poitrine ne voulant pas que le combat s’éternise. La rach’t feula et la désarma d’un puissant coup de griffes, surprise la jeune femme se baissa à défaut de pouvoir parer le coup de crocs qui se préparait, perdit l’équilibre et tomba sur l’humus frai de la forêt. La panthère géante retomba avec grâce sur ses quatre pattes, s’interposant entre le gravtak et la jeune femme. Cette dernière grogna et attrapa un couteau qu’elle cachait dans sa botte et le lança sur la rach’t qui l’évita, sautant contre un tronc pour prendre de l’élan et foncer sur elle.

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La jeune femme baissa la tête et s’aplatit contre le sol avant de ramper sur le sol pour récupérer en hâte son long gravtak. Une demi seconde après la rach’t repassait à l’attaque dans un rugissement furieux et la jeune guerrière devina qu’elle aussi voulait que ce combat se termine. Elle se demanda alors si elle avait des petits dont elle devait s’occuper et elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Décidant qu’elle ne tuerait pas la magnifique bête elle grimpa sur un arbre en sautant de branches en branches. Par chance les arbres n’étaient pas très serrés et elle avait un bon champ de vision. Entre deux sapins aux troncs plein de mousse elle vit l’herbe aplatit tâchée de sang où elle était restée allongée quand Aegnor l’avait trahie, frappé avec une pierre, avant l’attaque de la rach’t. Elle avait d’abord crut avoir rêvé mais… un grondement retentit de nouveau sous elle, la rach’t était à quelques pieds qu’elle et la jeune femme sursauta. Serrant son gravtak elle en planta la longue lame dans le large tronc et se hissa, pensant que les branches qui restaient étaient trop fines pour soutenir son poids. La panthère suivait encore et toujours. Elle finit par s’arrêter, regardant vers le Nord. La jeune femme ne comprit pas tout de suite, elle tendit l’oreille et entendit de petits jappements apeurés et devina que c’était les petits de la panthère. Cette fois son cœur ne tint pas et les larmes débordèrent de ses yeux, souillant ses joues. Elle était sur le point de tuer cette mère qui ne faisait que défendre une poignée de boule de poils… Elle sentit le regard du félin peser sur elle et le regarda, dans les yeux. Elle se sentit infiniment proche d’elle, comme si elles étaient des sœurs qui c’étaient perdues de vue depuis de longues années, son cœur loupa plusieurs battement, bondit dans sa poitrine. Ce fut la rach’t qui détourna la première le regard et descendit du tronc en silence en quelques bons.

La guerrière la regarda partir et resta quelques instants ainsi, assise sur une grosse branche, son gravtak encore planté dans l’arbre. Elle tendit l’oreille et resta figé. Un bruit de craquement et elle fut convaincu que ce n’était pas une branche, puis de petits jappement, un grondement, un cri, un feulement, puis plus rien. Le silence bientôt suivit du bruit du vent dans les arbres. Elle frissonna et, éprise d’une peur comme jamais elle n’en avait ressentit, d’un pré-sentiment mordant, elle sauta directement sur le sol, arrachant son gravtak puis elle courut, hors d’haleine, sur les traces de la rach’t. Quelques trois cents pieds plus loin, caché par un buisson de fougère, des corps, les corps dépecés de cinq petits rach’t de la taille de gros chat, plus loin, sur le côté, la mère, morte, la patte avant droite tordu en une position anormale, dépossédée de ses crocs, la fourrure encore intact. Le cœur de la jeune femme battit plus fort, les larmes roulèrent sur ses joues et elle courut vers le corps de l’immense rach’t, s’allongeant prêt d’elle elle se blottit dans sa fourrure et regretta que ça n’est pas été un rêve.

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