L’aveu du soir

20 octobre 2013 22 h 01 min

En 1967, les Beatles chantaient “all you need is love”. C’était toi. C’était moi. C’était nous. Enfin, c’est ce que j’ai voulu croire.

C’était les saisons qui passent, les mots que l’on lance en l’air, pour le plaisir de les voir prendre des formes bizarres et envoutantes. C’était une histoire. Notre histoire s’est désagrégée sous nos yeux encore endormis.

C’est dans son regard, dans ses deux grands yeux gris, que j’ai mieux compris ce qui nous était arrivé. Il y avait un peu de toi dans ses sourires, dans ses petits poings serrés, dans ses bras posés sur mon épaule. Un peu de toi en lui, quelque chose qui nous liait pour toujours.

–      « Pourquoi tu es partie ?

–      J’ai eu peur.

–      Peur de moi ? »

Oui, c’est bien la peur qui a motivé mon départ. Tout était incertain. Nue, devant ma peine. Nue et le corps alourdi par cette autre vie qui s’imposait à moi avec une évidence certaine au fil des jours.

Je vivais avec ce besoin d’amour accroché à ma peau, cette envie omniprésente que tu déboules à l’improviste et que tu fasses mentir les vieux dictons, que tout s’envole dans le nuage de fumée de ta cigarette.

Il avait quelques heures à peine et j’avais cette impression de le connaitre depuis toujours, comme un retour aux sources, petit corps blême contre mon sein. Et toi, qui sombrais quelque part, loin de nous.

–      « Peur de moi ? »

Silence. Le choc des cultures. Le poids de nos choix.

Blessure. La réalité se faufile entre les mailles fines de tes certitudes. Il est trop tard pour s’expliquer. La nuit tombe. On en reparlera demain.

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