Juste une ombre de Karine Giebel

3 avril 2014 7 h 10 min

Karine Giebel va vous réconcilier avec le roman policier !

C’est à une époque où je ne lisais plus de romans policiers que l’on m’a conseillée de découvrir ce roman. Très vite, m’est revenu le plaisir de lire un bon thriller. Ils ont cette faculté à vous rendre accro très vite, dès les premières lignes. C’est un vrai talent de savoir écrire le suspens, toucher le lecteur, le saisir par le col et l’emmener dans son histoire, posséder son esprit, le faire entrer dans une atmosphère si forte qu’il en rêve la nuit, et y pense le jour. Les bons polars ne vous lâchent pas ne serait-ce qu’une minute, et même une fois la dernière page tournée.

L’histoire

Cloé est un jeune cadre dynamique de 37 ans, directrice adjointe d’une grande agence de publicité. Son grand bureau de la tour Montparnasse domine tout Paris, et elle adore çà. Les hommes se retournent sur sa beauté, son magnétisme n’épargne personne, même pas sa meilleure amie. Cloé n’a aucun problème d’argent et vit une relation naissante pleine d’avenir avec Bertrand. Son avenir est des plus prometteurs et aucun nuage à l’horizon ne semble capable d’entraver le bon déroulement d’un destin quasi tracé.

Sauf que…

Un soir, Cloé se fait suivre dans la rue par un inconnu. Un homme, grand, habillé de noir, le visage couvert d’un bandana et la tête couverte d’une capuche. Une forme sans visage : une ombre. L’inconnu se contente de l’effrayer en approchant son visage camouflé, invisible à quelques centimètres du sien sans la toucher, ni même l’effleurer. Ce soir-là va marquer le début d’une la descente aux enfers pour l’héroïne.

Sa vie va se trouver bousculée, ébranlée, chahutée par des éléments troublants de plus en plus nombreux. Cloé voit l’ombre la suivre partout, faisant vaciller l’image de la femme de tête, ambitieuse et sûre d’elle qu’elle exposait à tous avec une grande fierté. Elle se croit épiée à son bureau, sur la route, et jusque chez elle, ses proches se mettent à douter de sa raison et se détournent d’elle. Envolé tout le superflu, Cloé se retrouve face à elle-même. Le fil des pages nous dévoile ses peurs les plus intimes, et le lecteur découvre quelle femme, quelle âme se trouve derrière cette image de papier glacé décrite dans les premières pages. On s’attache à elle, on s’identifie à ses doutes, on fusionne jusqu’à sursauter et se recroqueviller après une lecture un peu trop longue et intense.

karine giebel juste une ombre

src partielle / salondupolar.com

Mon ressenti

La plume de Karine Giebel ne nous laisse aucun répit, jusqu’au point final… Ce thriller psychologique est dense, implacable, froid et sans chichis. J’ai été séduite par la fouille approfondie des personnages, la mise en relief de leur histoire, et la profondeur de leur personnalité. J’avais été dégoûtée du genre par Harlan Coben &co et leurs personnages extrêmement légers, mais Karine Giebel m’a définitivement réconciliée avec le genre. Je suis totalement fascinée par son écriture haletante et époustouflante de réalisme. Un style unique…

Juste une ombre a remporté plusieurs prix :
Prix Polar du meilleur roman français, Festival Polar de Cognac 2012
Prix marseillais du polar 2012

Qui est Karine Giebel ?

Karine Giebel est française, née dans le Var en 1971.
Elle a fait des études de droit avant de cumuler plusieurs jobs et être finalement aujourd’hui juriste au sein d’une communauté d’agglomérations du Var. Depuis 2010, elle publie ses romans en partenariat avec les éditions Fleuve Noir.
Son site officiel

Juste une ombre, Editions Fleuve noir, 19€ / Edition numérique 9,99€ / Editions Pocket 7,90€

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